Paysans contre forestiers - Les conflits de la forêt en Haute-Loire au XIXe siècle

Après les désordres de la période révolutionnaire et des guerres de l’Empire, la situation de la forêt de Haute-Loire est désastreuse. C’est l’époque du « minimum forestier ». Les autorités redoutent une possible pénurie de bois et constatent les dégâts des eaux de ruissellement sur les sols dénudés, qui provoquent des crues dévastatrices comme celles de l’Allier en 1846, 1866, 1868. Elles vont réagir et mettre en œuvre une politique nationale de reboisement sous l’égide de l’administration des Eaux et Forêts durant la seconde moitié du XIXe siècle. La gestion des forêts par les agents de l’État va heurter de plein fouet les anciens usages des habitants qui font valoir leurs droits immémoriaux de pacage et de forestage (droit de ramasser le bois mort). Il en résultera d’innombrables conflits entre une administration chargée d’appliquer sans faiblesse le code forestier et des paysans pour qui l’accès à la forêt est une nécessité vitale. Les gardes forestiers, qui sont également gardes-chasses et garde-pêches, focalisent sur leur personne la détestation des paysans. Après avoir retracé les principales évolutions de la forêt de Haute-Loire de la Révolution à la Première Guerre, la conférence traitera des relations, le plus souvent conflictuelles, entre les communautés d’habitants et l’administration des Eaux et Forêts.

René Dupuy