Biens nationaux et émigrés en Haute-Loire, famille Motier-Lafayette et autres familles
Présentation historique
- Les terres de Lafayette en Auvergne en faisaient un seigneur considérable, haut-justicier de Vissac, de Chavaniac, de Siaugues-Saint-Romain, Lafayette n'a jamais eu vraiment la charge de s'occuper de ces importants domaines, gérés par les femmes de la famille. En revanche, il a saisi l'occasion de les arrondir, ce que son opulente situation de famille lui a permis : peu avant la Révolution, il a acheté le marquisat de Langeac, la principale seigneurie des alentours. Sa célébrité, sa popularité ont grandement facilité l'opération. Peut-être, mais ce n'est pas sûr, peut-on y voir à cette date l'expression, derrière son attachement à la Liberté, d'un certain intérêt personnel pour l'implantation familiale locale et pour sa qualité de seigneur d'ancienne roche. Plus certainement c'est l'enthousiasme des Langeadois qui l'a déterminé.
- Sans avoir résidé de façon très prolongée en Auvergne après sa petite enfance, et sans avoir manifesté pour le pays un intérêt aussi fort que pour les causes qui l'ont rendu célèbre, Lafayette y a fait des séjours fréquents, sans déplaisir, et n'a pas marchandé les déclarations d'attachement au pays ainsi qu'aux habitants. Comme seigneur, il s'est signalé par une attitude humaine et libérale en accord avec ses principes ; pour autant, il n'a pas dissipé ses biens ni ses droits, dont un réseau d'hommes d'affaires locaux se faisaient d'ailleurs les gardiens en son nom. Ses tantes, puis sa femme ont fait encore bien davantage.
- La Révolution déjà fort avancée, le ci-devant Marquis agissait encore comme seigneur, percevant les revenus et poursuivant les défaillants, autant que le permettait la législation et une resistance de plus en plus vive des tenanciers.
- Grâce à la vigilance des femmes de la famille pendant la Révolution, Lafayette garde après la tourmente et transmet à ses descendants un domaine consistant, quoique privé de ses droits proprement féodaux.
- Tandis que Lafayette était retenu par ses fonctions à Paris puis à la frontière, et enfin en captivité à l'étranger, sa proche famille, autour de sa femme Adrienne de Noailles, fit de très longs séjours à Chavaniac. Elle s'y trouva plus à l'abri, sans pour autant éviter la menace de violences, ni des tracasseries administratives qui allèrent jusqu'à l'emprisonnement des personnes et la saisie des biens. Le séjour en Haute-Loire prit fin après Thermidor, quand Adrienne parvint à partir à l'étranger avec ses filles pour rejoindre son mari dans la prison autrichienne d'Olmütz.
- Une partie du dossier de la famille Chavagnac de Blesle , classé par erreur à l'origine avec les papiers Lafayette, est également consultable dans cette base (1 Q 209).
Origine des documents sélectionnés
- la correspondance relative à la surveillance de la citoyenne Lafayette est issue de la sous-série 2 L (Administration et justice d'époque révolutionnaire, prisonniers et suspects) et les papiers concernant la confiscation des biens Lafayette sont tirés de la sous-série 1 Q (Biens nationaux et émigrés, période révolutionnaire).
Calendrier révolutionnaire
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