Approche générale

Archives départementales de la Haute-Loire (3 E 231/6)
  • Le choix des textes présentés ci-dessous a été réalisé dans le souci de présenter des types d ‘écritures d’époques et de difficultés différentes. On verra ainsi que les écritures les plus anciennes ne sont pas toujours les plus difficiles à lire.
  • Nous avons également tenté de mettre en évidence certaines caractéristiques du ductus de l’auteur, c’est-à-dire du mouvement de la main du scribe.
  • Les documents reproduits ont été choisis en fonction de critères de variété : variété des types d’écriture, variété des dates de façon à obtenir, dans une suite chronologique régulière, un éventail assez ouvert des difficultés de lecture que l’on peut rencontrer. Toutefois, afin de conserver une relative cohérence à l’ensemble, le corpus de textes retenu provient entièrement des fonds notariaux conservés aux archives départementales.
  • Afin de guider le lecteur, nous exposerons ici, en quelques phrases les principales évolutions et caractéristiques de l’écriture du Moyen Âge jusqu’à la fin de l’époque moderne.
  • Autour du XIIIème siècle se diffuse la « mixte », pour reprendre la terminologie si commode qu’avait trouvé Alain de Boüard. Il s’agit de l’écriture apparue à cette époque à la chancellerie royale française faite d’un compromis entre les lettres des manuscrits dont elle a pris l’économie des formes, et l’epistolaris du temps de Saint Louis dont elle a conservée le module réduit et une certaine cursivité. En conséquence, l’on arrive au XV ème siècle, a un type d’écriture qui offre en fait peu de difficulté au déchiffrement, sauf évidemment quelques exceptions qui restent sporadiques. C’est dans le courant de ce siècle que, sous l’effet de causes diverses, cette « mixte » s’est diversifiée et compliquée : l’influence de l’écriture humanistique a provoqué des modifications morphologiques variables, surtout la multiplication des activités administratives et l’usage de plus en plus répandu de l’écriture ont entraîné une cursivité toujours plus galopante où l’élément personnel du scribe imprime une marque originale. L’accélération et la personnalisation du geste graphique, appliquées à des habitudes de ductus où le fonds gothique, pourtant réduit peu à peu, s’obstine à ne pas disparaître.
  • Au milieu du XVIIème siècle, il nous a semblé que la proportion des documents de lecture difficile par rapport à ceux d’une lecture plus aisée se renversait alors : la disparition progressive des habitudes gothiques, le succès rencontré auprès es écrivains professionnels par l’écriture « financière » , la diffusion des modèles d’écriture qui entraînent une conformité plus régulière du geste graphique à un canon constant, ces causes, entre autres, concourent à l’adoption d’une écriture moins heurtée, plus régulière aussi, dont le déchiffrement n’appelle plus qu’une technique assez semblable à celle qu’on pratique, somme toute, aujourd’hui couramment à l’endroit de ces contemporains, technique faite d’accoutumance et d’un certain « flair » très pragmatique.
  • Si l’ordre chronologique s’imposait pour la présentation, il est bien évident qu’un tel ordre est complètement indépendant de toute échelle des difficultés : c’est d’ailleurs à chacun qu’il appartient d’établir celle-ci.
  • Généralement, les notaires possèdent deux signatures : une qu’ils utilisent en tant que personne privée et une autre qui est celle officielle de leur charge notariale. Elle se termine quasi systématiquement par un treillis  complexe afin d’éviter les contrefaçons.

 

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